L’imaginaire peut être une source inépuisable de vitalité nous permettant, que l’on soit tout-petit ou très grand, de s’approprier le réel, de nourrir notre pensée, de faire fleurir nos idées, de créer, d’inventer, d’innover. Mais aussi de rêver, de se ressourcer, de se construire, d’habiter notre corps, de se représenter notre vécu. Ou encore de transformer nos émotions, leurs donner des contours, des images… de symboliser nos expériences.
Le respect de la fluctuation des rythmes de l’enfant, la conception des espaces comme lieux de création, les arts comme langages, le corps et l’imagination en mouvement, sont autant de voies d’accès à l’imaginaire. Au sein des lieux d’accueil de l’enfant, des espaces de formation, comment la question de l’espace et du temps permet-elle d’éveiller ou de réveiller l’imaginaire des professionnel∙le∙s ? Comment le temps et l’espace jouent-ils un rôle dans l’organisation psychique de l’être humain, favorisent-ils les relations, les interactions et les apprentissages ? Et comment l’organisation des rythmes et des espaces de vie pourrait-elle soutenir la créativité, la rêverie et l’imagination tant des enfants que des adultes ?
Dans une société plus que jamais orientée « résultats », le temps indispensable à la maturation de nos fonctions cognitives, motrices et affectives est très souvent spolié, rétréci, condensé. Cela a pour effet immédiat de tarir la source de notre imaginaire, en sollicitant essentiellement ce qui est fonctionnel. Penser les rythmes et les espaces comme des lieux de transformation, des lieux relationnels, des lieux potentiels plutôt qu’exclusivement fonctionnels favoriseraient-ils le lien à l’imaginaire ? Cela permettrait-il également de (ré)enchanter le travail au quotidien et de laisser la possibilité de vivre le sentiment d’émerveillement ?
Cette 49e Session de séminaires-rencontres de l’enfance vous invite à développer votre Imagin’action(s), tout au long de l’année 2025, dans les différentes propositions que nous vous offrons en partage.
« Rencontrer l’intime ? S’il est un mot qu’il est difficile de se représenter collectivement, c’est bien celui-là: l’intime. Peut-être parce qu’il est étroitement lié à qui nous sommes, chacun, chacune ; qu’il ne peut être énoncé sans sentir, percevoir comment il est incarné, habité dans le corpset porté par les émotions. Peut-être aussi parce qu’il se traduit et s’imprime différemment selon les cultures. Ressemble-t-il à un écrin renfermant des trésors enfuis ou à une prison cachant des secrets honteux ? Peut-il être révélé à l’autre? Comment passer du «je» au «nous» et du «nous» au«je» sans effraction? Comment la confiance dans la relation permettra-t-elle de faire exister l’intime dans le social? De quelles autres assises affectives, langagières ou autres avons-nous besoin pour prendre soin de l’intime dans le social ? Pourquoi ressentons-nous le besoin de partager ce qui est au cœur de soi-même?
L’enfant construit son identité à la croisée de ces deux dimensions; ce sont elles qui donneront du corps et de la relation au processus identitaire. Deux mouvements qui peuvent sembler être en contradiction et qui pourtant ne peuvent exister l’un sans l’autre.
Comment, dès lors, les faire entrer en dialogue pour que l’identité de l’enfant puisse se déployer dans toute sa complexité, sa richesse plutôt que dans des clivages et du repli ? Dans quels langages pouvons-nous faire converser les mondes de l’enfance ? Standardiser des canevas relationnels ou laisser place à l’inattendu dans la rencontre ? D’une culture à l’autre, d’une bulle à l’autre, se relier, se différencier, s’inter-rencontrer, se rapprocher, se distancier, se toucher, être touché, s’attacher, se limiter… les interactions permettent d’ouvrir des espaces d’échanges avec les autres et aussi, d’en fermer pour préserver des espaces à soi, des jardins secrets.»
« Favoriser le sentiment de ‘continuité d’être’ de l’enfant au sens de Winnicott lui permet de se développer harmonieuse-ment, de se construire, de forger son identité, de grandir… Il est indispensable que l’enfant puisse se sentir le même durant toutes les expériences qu’il traverse. C’est par la constance des soins qui lui seront prodigués par les adultes qui l’entourent qu’il développera cette compétence et pourra instaurer sa confiance dans le monde tant nécessaire au sentiment de sécurité. À cette condition, il pourra partir à la découverte de son environnement.
Mais grandir nécessite de passer d’une étape à une autre, d’un état à l’autre, d’un lieu à l’autre, d’une personne à l’autre… Que de changements ! La vie est jalonnée de transitions qui gagnent à être pensées, aménagées au plus près des besoins de l’enfant pour qu’il puisse éprouver ce sentiment de continuité.
Cette session sera l’occasion de se pencher sur les moments de transition qui ponctuent la vie de l’enfant. De sa nais-sance à l’entrée dans les différentes collec-tivités : arrivée à la crèche, passage d’une section à l’autre ; entrée à l’école et circulation entre les différents lieux, temps et adultes de l’école (classe, cours de récréa-tion, temps de midi, accueil extrascolaire…) ; voyage entre les activités variées qui rythment sa journée… Nous explore-rons ensemble les différents dispositifs qui peuvent aider à construire et à soutenir la continuité, tels que la familiarisation, les objets de sécurité, transitionnels et les rituels. Nous nous intéresserons aussi au continuum éducatif, à la question de com-ment faire continuité en exil, au passage de l’enfance à l’adolescence… »
Au fait, quand les 40 ans arrivent en pleine période de pandémie, une institution peut-elle s’offrir la crise de la quarantaine ? Se demander, par exemple, si son action est essentielle dans le paysage de l’accueil de l’enfance ?
Tout le monde est assez d’accord avec l’idée qu’il nous faut rater un certain nombre de choses pour apprendre. Notre système éducatif traditionnel tient pourtant peu compte des vertus de l’échec. Comment changer notre regard sur l’erreur et l’échec ?
L’autre, cet étranger me ressemble-t-il ? L’empathie serait-elle un élément clé dans cet élan vers l’autre ? L’altérité nous transforme dans un mouvement d’aller et de retour.
En tant que professionnels de l’enfance, plaçons notre attention pour préserver le travail invisible, intime, que tout être, à tout âge, doit pouvoir réaliser pour grandir.
Organe du toucher, la main établit le contact entre soi et l’autre, entre le dedans et le dehors.
La 40e session fait honneur au désordre. ce désordre tant nécessaire pour se développer, pour grandir, pour rencontrer l’autre, pour ouvrir de nouveaux champs aux possibles.
L’individu se construit à la croisée du collectif et du singulier, du social et du psychique. A mesure qu’il grandit, changements et continuité émaillent son chemin.
Dès sa naissance, l’enfant expérimente, il joue, il découvre, il est assoiffé de connaissances ; c’est ce que l’on nomme la pulsion de savoir. On l’appelle aussi « curiosité ».
Il y a une trentaine d’années, l’idée que « le bébé est une personne douée de compétences relationnelles» commençait à prendre du sens tant
Dans les milieux d’accueil, il est préconisé de parler du bien-être de l’enfant, mais qu’en est-il du plaisir ?