Un entretien avec Marie Masson (06:25), licenciée en psychologie, formatrice au Fraje.
Quand les enfants sont dehors, il est souvent plus facile pour eux d’aller à la rencontre de l’autre, de penser à ce qu’ils vont faire ensemble, et surtout de faire quelque chose ensemble. Ces expériences avec d’autres développent des compétences précieuses pour toute la vie. Quand des enfants jouent librement dehors, ils font souvent preuve de solidarité, ils doivent négocier pour dépasser leurs différences, analyser aussi les risques, se mettre d’accord sur les règles, les modifications en cours de jeu… cela développe petit à petit leur intelligence collective. Pouvoir se débrouiller sans adultes pour parvenir à leurs fins implique souvent de l’entraide entre enfants.
Également, en étant dehors, souvent les enfants ont plus d’espace, ce qui permet à chacun de trouver une place et cela peut diminuer les conflits liés à la promiscuité. C’est possible de s’isoler, de prendre un temps hors du groupe aussi.
Les professionnels qui emmènent souvent les enfants dehors constatent qu’il y a moins de conflits, que les jeux durent plus longtemps, qu’il y a moins de comportements de zapping (passer rapidement d’une activité à une autre). Quand les enfants sont dehors, ils peuvent courir, crier… ce qui contribue à diminuer les tensions motrices, cérébrales donc les enfants sont plus détendus, moins agressifs les uns envers les autres.