Quand on observe l’activité autonome d’un enfant, on voit qu’il alterne des moments d’activité intense et des moments d’inactivité. Ceux-ci interpellent parfois l’adulte qui y voit du désœuvrement, de l’ennui voire de la souffrance. Il se sent alors obligé de proposer à l’enfant quelque chose “à faire”. Mais, que “fait” réellement l’enfant qui ne fait rien ? Quelle est la place de l’adulte dans la relation avec l’enfant en activité ? Quelle place pour l’”être en relation” dans un contexte pollué par l’activisme ambiant ?
Le “rien faire” des enfants qui sont en fait dans une activité essentielle pour leur développement pose question et suscite un malaise auprès des professionnel ·le·s de l’enfance qui sont de plus en plus évalué·e·s, jugé·e·s et reconnu·e·s sur base de la productivité de l’enfant, interrogeant du coup leur propre productivité.
Ce module proposera de réfléchir au sens du “rien faire”, à son utilité, à sa nécessité vitale mais aussi à ce que cela suscite en nous de nous y adonner : ressourcement, ouverture à l’imaginaire, à la créativité… mais aussi culpabilité ou ennui…
Il est urgent de cultiver cette attitude dès le plus jeune âge dans une société centrée sur des valeurs de compétitivité, de production, de rentabilisation et de précocité à tout prix.
Valoriser l’ÊTRE plutôt que le FAIRE dans les propositions faites aux enfants, adopter une attitude non-interventionniste qui met en avant la créativité, les initiatives propres, le recours à l’imaginaire, envisager l’observation comme un outil de professionnalisation sont quelques-unes des pistes que nous parcourons dans ce module de formation.
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